La reprise d'un fonds de commerce à la barre du tribunal : ce qu'il faut savoir
Interview exclusive de Maître Jean-Charles SIMON, Associé-Gérant de Simon Associés - 7 janvier 2016
Chaque année, de nombreuses entreprises sont placées en liquidation judiciaire pour des raisons diverses (décès, maladie du chef d’entreprise, problème de trésorerie, perte d’un gros client, etc). Parmi ces milliers d’entreprises, certaines peuvent être intéressantes à la reprise et d’autres non.
Quels sont les critères à retenir ? Comment juge-t-on de l’intérêt d’une reprise dans ce contexte particulier ? Qu’implique une mise en liquidation pour le fonds ? C’est à toutes ces questions que le repreneur doit apporter des réponses, le plus souvent dans l’urgence.
La procédure de liquidation judiciaire est destinée à mettre fin à l'activité d’une entreprise en difficulté. La liquidation peut intervenir après une procédure de sauvegarde ou une tentative de redressement judiciaire. La liquidation peut être demandée par toute personne physique ou morale exerçant une activité commerciale, artisanale, professionnelle et indépendante, ou agricole, dès lors qu'elle se retrouve en état durable de cessation de paiement et que le redressement de l'entreprise est manifestement impossible.
La déclaration se fait obligatoirement auprès du tribunal de commerce lorsque l'entreprise concernée exerce une activité commerciale ou artisanale, et ce dans les plus brefs délais afin que les conditions de cession des actifs de l'entreprise et de règlement de ses créanciers soient encore possibles.
Lorsque la liquidation est prononcée, un dispositif juridique spécifique est mis en place. Ce dispositif encadre formellement l'organisation de l'entreprise (dessaisissement des dirigeants de leurs pouvoirs au profit du liquidateur), et de son devenir (cessation ou poursuite provisoire de l'activité de l'entreprise). Il encadre aussi formellement la réalisation des opérations de cession des actifs et le licenciement du personnel.
La cession proprement dite peut s'apparenter à un démantèlement avec la vente de tout ou partie du matériel d'exploitation notamment aux enchères, mais aussi, quand cela est possible, la cession de tout ou partie de l'entreprise en vue d'apurer une partie du passif. Cette seconde option est envisagée dès lors que le tribunal estime que les circonstances le permettent.
Il existe plusieurs formules de rachat d'un fonds de commerce en liquidation :
Quelle que soit la formule choisie, le paiement se fait obligatoirement au comptant par chèque de banque. Les offres s'accompagnent obligatoirement de garanties ou de chèques d'acompte.
Sachant que les offres ne peuvent être assorties de conditions suspensives, le candidat repreneur ne bénéficie d'aucun délai pour le paiement du fonds de commerce. Il doit donc disposer d'un montant au moins équivalent à son investissement.
Comme en toutes choses, le rachat d'un fonds de commerce en liquidation a des avantages et des inconvénients.
Dominique ANDRE-CHAIGNEAU, EQUYLIBRE ©
Le rachat d'une entreprise placée en liquidation judiciaire est spécifique en ce sens qu'elle se traite dans l'urgence, au vu de bilans souvent désastreux.
Pour trier le bon grain de l'ivraie, l'appui d'un expert comptable est impératif !
Interview exclusive de Maître Jean-Charles SIMON, Associé-Gérant de Simon Associés - 7 janvier 2016